Décès de Monet Robier

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Mme Monet Robier, ancienne danseuse et professeure de danse contemporaine à l’école, fille de Rosella Hightower.
Toute l’équipe du Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower présente leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

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MONET ROBIER

La fille de Rosella Hightower et de Jean Robier, commence la danse à 6 ans en poursuivant ses études au sein même du centre que sa mère vient de créer. “Le fait d’être la fille de ma mère ne m’a jamais gênée au sein de l’école. Quand j’étais petite, ce sont Arlette Castanier et José Ferran qui se sont chargés de ma formation. Je n’ai retrouvé ma mère que dans les grandes classes où nous avions une relation de prof à élève, comme les autres. Rosella, de langue maternelle anglaise, était capable de tutoyer une inconnue lors de la leçon et de me dire à la fin du cours “Monet, vous venez, on va manger !”; tout le monde s’en amusait. J’ai vécu des années formidables, avec des souvenirs joyeux et heureux”.

A la fin de sa formation, elle entre comme soliste au ballet du XXème siècle de Maurice Béjart à Bruxelles où elle danse pendant six ans. En 1978, elle revient à Cannes où elle crée le spectacle “Comédie musicale” pour l’école tout en donnant des ateliers chorégraphiques aux supérieurs. Elle rejoint ensuite à Paris la compagnie de Dominique Bagouet avec laquelle elle travaille jusqu’à sa transformation en centre chorégraphique national. Riche d’une double culture, elle traverse l’atlantique où elle travaille avec divers chorégraphes et professeurs américains Peter Goss, Maguy Blake, Andy de Groat, Lar Lubovitch et Alwin Nicolais.

De retour en France, elle travaille avec Dominique Boivin et Philippe Découflé et intègre la compagnie de Régine Chopino; elle y crée diverses chorégraphies et participe à la création du futur Ballet Atlantique.
Elle chorégraphie et enseigne à Turin, pour le CNSMD de Lyon et le CNDC d’Angers ainsi qu’au centre de danse cannois. Monet Robier s’engage dans un travail de création à la Coupole, le centre d’action culturelle Melun Senart ville nouvelle, sous forme de stages, de conférences, de sensibilisation contemporaine en direction des différents professeurs de danse classique et de danse jazz de la région.
Elle devient ensuite maîtresse de ballet au Lyon opéra ballet sous la direction de Yourgos Loukos. Elle obtient le diplôme d’Etat de professeur de danse contemporaine au titre de la renommée particulière.

Elle intervient en qualité de jury dans les épreuves du diplôme d’Etat dans l’option contemporaine. De retour à Cannes en 1995, elle assure les fonctions de professeur et de responsable pédagogique pour la section danse contemporaine, ainsi que de responsable artistique pour la programmation du Jeune Ballet International en créant pour lui le ballet Big Ben.
Elle enseigne à L’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes) et collabore à la création de l’école de danse de Goldini avec l’acteur Peter Brooks, Alain Maratra.

A partir de 1997, elle enseigne la danse contemporaine de manière permanente au sein de l’ESDC. Elle est également responsable des ateliers chorégraphiques.
En 1998, elle crée la chorégraphie de l’opéra Hary-janos de Kodaly Zoltan à l’opéra de Strasbourg. Monet Robier a pris une année sabbatique en 2010-2011 “j’aime me nourrir au plus large. Aller voir ailleurs ce qu’il se passe.“ D’ailleurs en janvier 2011, elle crée la chorégraphie de la pièce de théâtre Equus de Peter Shaffer au théâtre de Gyor. “Désormais je désire également former et soutenir la nouvelle génération de chorégraphes pour créer des compagnies qui embaucheront des danseurs. Car nos élèves n’auront pas la même carrière que la nôtre ;notre devoir de pédagogue est d’imaginer quelle sera la leur dans l’avenir.“

Elle a enseigné à l’ESDC jusqu’en 2015.

Découvreuse de talents, coach de créateurs, Monet Robier a donné aux jeunes danseurs qui sont sortis de l’école créée par sa mère, toutes les opportunités de danser avec de nouvelles compagnies et de jeunes chorégraphes qu’elle soutenait de toutes ses forces. Elle a contribué à former des dizaines de professionnels qui dansent aujourd’hui dans de nombreuses compagnies à travers le monde.